Paris le 11 janvier 2010



Le Ministre de l'Intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales

Le Ministre de la Santé et des sports

à

Monsieur le Préfet de Police

Mesdames et Messieurs les Préfets



OBJET : Modalités d'application de l'article 3211-11 du code de la santé publique. Hospitalisation d'office. Sorties d'essai.



L'article L 3211-11 du CSP prévoit qu'afin de favoriser leur guérison, leur réadaptation ou leur réinsertion sociale, les personnes ayant fait l'objet d'une HO peuvent bénéficier d'aménagements de leurs conditions de traitement sous formes de sorties d'essai.

La présente circulaire précise les modalités de mise en œuvre de l'article L 3211-11 du CSP s'agissant de toutes les sorties d'essai dont peuvent faire l'objet les personnes placées sous le régime de l'HO.



1- L'ARTICLE L3211-11 DU CODE DE LA SANTE PUBLIQUE PERMET DES SORTIES D'ESSAI



Les sorties d'essai sont accordées dans le cas d'une HO par le représentant de l'Etat dans le département et à Paris par le Préfet de police sur proposition écrite et motivée d'un psychiatre de l'établissement.

La sortie d'essai, son renouvellement éventuel ou sa cessation sont décidées par vos soins.

La sortie d'essai doit comporter une surveillance médicale.

Au regard de la jurisprudence administrative actuelle la sortie d'essai constitue une mesure relevant du traitement hospitalisé. Son acceptation ou son refus ne constitue pas une décision susceptible de faire l'objet d'un recours pour excès de pouvoir. Un recours dirigé contre elle est donc irrecevable (CE 17 novembre 1997 CHS d'Erstein).



2- LES CONSIDERATIONS QUI DOIVENT ETRE PRISES EN COMPTE POUR APPRECIER L'OPPORTUNITE D'OCTROYER UNE SORTIE D'ESSAI NE SONT PAS UNIQUEMENT D'ORDRE MEDICAL



L'appréciation de l'état de santé mentale de la personne revient au seul psychiatre. En revanche il vous appartient d'apprécier les éventuelles conséquences en termes d'ordre et de sécurité publics.

En cas de doute vous pourrez demander que l'avis émane du psychiatre assurant directement la prise en charge de la personne concernée si celui-ci n'est pas l'auteur de la proposition de sortie d'essai.

Il convient d'autre part que vous soyez à même d'évaluer au regard d'éléments précis et objectifs les conséquences éventuelles de la mesure.

Pour ce faire l'avis médical doit être dactylographié, clair et précis sur les motifs qui conduisent le psychiatre à proposer une sortie d'essai. Il convient en outre que cet avis soit accompagné d'éléments de nature à éclairer l'appréciation préfectorale sur les risques de troubles à l'ordre public et comporte des informations vous permettant de disposer d'une visions la plus globale possible.

Cet avis doit être accompagné :

-d'indications claires sur l'organisation de la surveillance médicale précisées par le médecin

-d'éléments objectifs relatant les circonstances de l'hospitalisation : date, antécédents d'HO, et notamment en UMD, précisées par le chef de l'établissement.

-de l'éventuelle décision judicaire concluant à une irresponsabilité pénale précisée par le chef d'établissement ou à défaut obtenue directement par l'autorité par l'autorité publique.

En leur absence vous demanderez ces compléments d'information.

Il convient en outre que la date préconisée pour l'exécution de la sortie d'essai vous laisse un délai suffisant pour prendre votre décision. A cet égard un délai inférieur à 72 heures ne saurait être admis.

Par ailleurs si vous l'estimez nécessaire vous êtes fondés à recueillir toute information ou avis de la part des services de police ou de gendarmerie permettant d'étayer votre décision.



Telles sont les recommandations méthodologiques que nous vous invitions à mettre en œuvre afin de vous assurer de la compatibilité de la mesure de sortie d'essai avec les impératifs d'ordre et de sécurité publics.



Brice HORTEFEUX Roselyne BACHELOT